Comprendre
La Zakat ?
La Zakat, 3ème des cinq piliers de l’Islam, représente un impôt religieux et une forme de charité obligatoire pour les musulmans qui ont les moyens de la payer. C’est une obligation sacrée qui vise à aider les plus démunis et à promouvoir une répartition équitable des richesses. La Zakat est considérée comme un acte de purification et de spiritualité, car elle permet de se rapprocher d’Allah en faisant le bien autour de soi.
Il existe plusieurs formes de Zakat en Islam, notamment la Zakat al Mal (aumône sur la richesse) ou encore la Zakat al Fitr.
Il existe également d’autres formes de charité en Islam, comme la Sadaqa (aumône volontaire), qui peut être donnée à tout moment et sous n’importe quelle forme, sans être soumise à un montant minimum ou à une période spécifique. La Sadaqa peut prendre plusieurs formes, telles que l’aide aux orphelins, aux veuves, aux malades, ou encore la construction de mosquées et d’écoles.
En Islam, l’aumône est considérée comme un acte de générosité et de bienfaisance, qui permet de soulager la pauvreté et de promouvoir la justice sociale. La Zakat et les autres formes de charité en Islam sont donc essentielles pour aider les personnes dans le besoin et pour renforcer la solidarité et la fraternité entre les musulmans.
La zakat contribue aussi à la justice sociale en distribuant les richesses au sein de la société. Ce n’est pas une obole offerte aux pauvres par les riches, mais un droit dû aux pauvres sur les biens des riches : « Prélève sur leurs biens une part pour les purifier et élever leurs âmes », dit le Coran. Il dit encore : « Accomplissez la prière et acquittez-vous de la zakât ».
C’est donc une prescription religieuse destinée à faire régner la solidarité et la fraternité au sein de la société.
Définition de la Zakat al maal
Le mot « Zakât » signifie en arabe purification ou bénédiction. Il a aussi le sens d’augmentation, ou de croissance. Il a été citée 28 fois dans le Coran conjointement à la prière, 2ème pilier de l’Islam, démontrant ainsi sa grande importance.
وَأَقِيمُوا الصَّلَاةَ وَآتُوا الزَّكَاةَ ۚ وَمَا تُقَدِّمُوا لِأَنفُسِكُم مِّنْ خَيْرٍ تَجِدُوهُ عِندَ اللَّهِ ۗ إِنَّ اللَّهَ بِمَا تَعْمَلُونَ بَصِيرٌ
La Zakat al Maal a été révélée à l’époque de la vie à Médine après la migration (Hijra) du prophète Muhammad (PSL) et des premiers musulmans. Les musulmans de Médine vivaient dans une société où la pauvreté était répandue et où il y avait un besoin urgent d’aide pour les personnes les plus vulnérables.
C’est dans ce contexte que la révélation de la Zakat al Maal a eu lieu, avec pour objectif de permettre une redistribution équitable des richesses et de soulager les personnes dans le besoin. Cette forme de Zakat est donc considérée comme un pilier essentiel de l’Islam, car elle permet d’aider les plus démunis et de promouvoir la justice sociale.
En effet, la révélation de la Zakat al Maal est intervenue dans un contexte où la solidarité et la charité étaient des valeurs fondamentales pour répondre aux besoins urgents de la communauté musulmane de Médine. Cela a permis de renforcer la fraternité et la cohésion sociale entre les musulmans et de soulager la pauvreté dans la communauté.
Selon les enseignements de l’Islam, la Zakat al Maal est un impôt religieux que chaque musulman doit payer sur sa richesse annuelle excédentaire, soit 2,5% du total de ses avoirs (s’il a atteint le nissab de reverser une partie de ses biens à des bénéficiaires que Dieu a défini précisément dans le Coran. C’est un droit dû aux pauvres sur les biens du riche.
Le fait de s’acquitter de la Zakat est une adoration qui fait accroître la foi, purifie les biens et les cœurs et vous éloigne de l’enfer.
Allah dit : « Dis : Mon seigneur dispense avec largesse ou restreint Ses dons à qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et toute dépense que vous faites (dans le bien), Il la remplace, et c’est Lui le Meilleur des donateurs. » Coran 34/39.
Qui est assujetti à la Zakat al maal ?
Zakat al Maal est un impôt religieux que chaque musulman doit payer sur ses avoirs excédentaires si les conditions suivantes sont remplies :
- être en possession d’une richesse qui atteint le nissâb,
- avoir été en possession de cette richesse durant une année lunaire complète – le hawl (la condition ou le shart).
Concernant l’enfant et l’incapable de discernement, l’avis très majoritaire est qu’ils sont également tenus de s’acquitter de la Zakat si leurs richesses atteignent le nissâb. Ce sont alors leurs tuteurs ou parents qui doivent la payer pour eux.
« Faites fructifier les biens des orphelins, afin qu’ils ne soient pas consommés par la Zakat » (rapporté par Mâlik, Shâfi’î, Bayhaqî, Ibn Hajar le déclare sahîh).
Le Nissâb
Le Nissab est un seuil minimum de richesse en Islam qui détermine si une personne est tenue de payer la Zakat ou non. Il est calculé en fonction de la valeur de l’or et varie d’une année à l’autre en fonction des fluctuations du marché.
En général, si la richesse d’une personne dépasse le Nissab pendant une année lunaire complète, elle est tenue de payer la Zakat, qui est un impôt religieux sur la richesse. Le Nissab est un élément important de la Zakat et permet de s’assurer que seules les personnes qui ont les moyens de donner sont tenues de payer cette forme de charité.
Selon Abu Hurayrah, le Prophète (PSL) a dit : “Celui qui possède un montant de richesse qui dépasse son besoin personnel (Nissab) doit payer la Zakat” (Bukhari et Muslim).
Selon Abu Sa’id al-Khudri, le Prophète (PSL) a dit : “Il n’y a pas de Zakat sur la richesse jusqu’à ce qu’elle atteigne le Nissab” (Bukhari et Muslim).
Ces hadiths indiquent clairement l’importance du Nissab en tant que seuil minimum de richesse pour le paiement de la Zakat en Islam. Ils montrent que seuls ceux qui ont dépassé ce seuil sont tenus de payer la Zakat et que ceux qui ont des richesses inférieures au Nissab ne sont pas concernés.
Bénéficiaires de la Zakat
Dieu a défini dans le coran huit catégories de bénéficière de la Zakat :
« Les aumônes sont destinées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont chargés de recueillir ces dons et de les répartir, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs, aux endettés insolvables, à ceux qui se consacrent à la cause de Dieu et aux voyageurs démunis. C’est là un arrêt de Dieu, et Dieu est Omniscient et Sage. » (Le verset 60 de la Sourate 9, At-Tawbah (Le repentir)).
Les parents, le conjoint et les enfants dépendants financièrement de celui qui donne de la Zakat ne sont pas en droit d’en recevoir.
Zakat Al Fitr
La Zakat al Fitr, également appelée Fitra, est une aumône que les musulmans donnent à la fin du mois de Ramadan. Cette forme de don est destinée à aider les personnes dans le besoin et à s’assurer qu’elles ont suffisamment de nourriture pour célébrer l’Aïd al-Fitr, la fête qui marque la fin du mois sacré.
La Zakat al Fitr est une aumône obligatoire pour tous les musulmans qui ont les moyens de la donner, et le montant est généralement équivalent à un repas complet. Cette forme de charité permet de renforcer la solidarité et la fraternité entre les musulmans et de promouvoir une distribution équitable des richesses.
Selon Ibn Abbas, le Prophète (PSL) a dit : “La Zakat al Fitr est une purification pour le jeûneur des paroles indécentes et des actes offensants, et une nourriture pour les pauvres. Celui qui la donne avant la prière de l’Aïd aura sa Zakat al Fitr acceptée, mais celui qui la donne après la prière de l’Aïd aura simplement donné une aumône” (Abu Dawud).
La Fidya
La Fidiya est une compensation monétaire que les musulmans peuvent donner s’ils ne sont pas en mesure de jeûner pendant le mois de Ramadan en raison d’une maladie ou d’une autre raison valable. Cette forme de don est destinée à aider les personnes dans le besoin et à assurer qu’ils ont suffisamment de nourriture pour rompre leur jeûne chaque jour pendant le mois sacré.
Les personnes qui ne peuvent pas jeûner peuvent donner la Fidiya pour chaque jour manqué, ce qui peut être calculé en fonction de la quantité de nourriture qu’ils auraient consommée s’ils avaient jeûné. La Fidiya est considérée comme une forme de charité importante dans l’Islam et permet de soulager la souffrance de ceux qui sont dans le besoin.
Voici quelques hadiths qui concernent la Fidiya en Islam :
- Selon Ibn Abbas, le Prophète (PSL) a dit : “Quiconque rompt le jeûne du Ramadan sans excuse valable ou maladie, doit nourrir un pauvre pour chaque jour manqué” (Al-Bukhari).
- Selon Abu Hurayra, le Prophète (PSL) a dit : “La Fidiya est due pour quiconque ne peut pas jeûner à cause d’une maladie ou de tout autre obstacle. Pour chaque jour manqué, une personne doit nourrir un pauvre ou jeûner un jour de plus lorsqu’elle est capable de le faire” (Muslim).
- Selon Anas ibn Malik, le Prophète (PSL) a dit : “La Fidiya est due pour quiconque ne peut pas jeûner en raison d’une maladie ou de la vieillesse. Ils doivent nourrir un pauvre pour chaque jour manqué” (Abu Dawud).
Encore des questions sur la Zakat ?
Un imam répond à vos questions les plus courantes autour de la zakat.